J’ai déjà évoqué le modèle d’intéraction humaine qui est présent dans la société : le triangle dramatique. Je vous renvoie à cette note complémentaire sur ce même blog pour d’autres compléments d’infos.

Il est cependant important de rappeler que ce mode d’interaction s’est implanté depuis notre enfance par les croyances sur la réalité qui sont transmises. Principalement le jeu de la séparation, de la comparaison en bien ou en mal, le fait que ce serait égoïste de ne pas faire plaisir aux autres (après tout ce qu’ils ont fait pour nous…) même si cela ne nous fait pas plaisir, que l’on va en l’encontre de notre propre envie.

Nous nous positionnons toujours dans ces interactions avec l’autre ou les autres, dans des rapports de force, de pouvoir où nous prendrons l’une des positions suivantes :

Persécuteur (ou Bourreau) : Rabaisse la valeur des autres. Critique, juge, punit, dénigre, reproche. « C’est de ta faute », « Tu fais n’importe quoi ». Persécute pour se valoriser.

Sauveur (ou Sauveteur) : Rabaisse les capacités des autres. Intervient sans qu’on le lui demande. « Laisse-moi t’aider », « Tu n’y arriveras pas ». Est serviable pour se valoriser.

Victime : Se rabaisse elle-même. Se sent désespérée et impuissante, se plaint, manipule, rejette. « Je n’y arriverai pas », « pauvre de moi ». Evite les responsabilités pour se dévaloriser.

Les 3 positions ont une chose en commun : toutes recherchent la reconnaissance extérieure d’une manière ou d’une autre, toutes cherchent à attirer l’attention sur soi.

C’est un manque de reconnaissance dû aux croyances et conditionnements socials reçus dans l’enfance. L’enfant non reconnu pour lui-même, non accepté tel qu’il était a batî une insécurité affective qui le met toujours en quête de reconnaissance extérieure, pensant que c’est la seule manière d’obtenir de l’amour.

Pour sortir des jeux de Pouvoirs du triangle dramatique, jeu préféré de manipulation mentale et émotionnelle des gouvernements pour imposer ses vues, ses lois, ses décrets… Il est nécessaire de trouver sa sécurité affective car on retrouve ces triangles dramatiques à tous niveaux : couple, parents, amis, relations professionnelles… où ils se jouent la plupart du temps  inconsciemment par automatisme.

Si l’humanité désire établir une véritable fraternité universelle, changer de paradigme de conscience en voyant l’autre comme une soeur ou un frère humain, cette étape de changer de mode de fonctionnement est indispensable.

Passer de l’inconscience à blâmer l’autre, supplier son amour ou encore vouloir le sauver à la Conscience d’être pleinement responsable de la création de notre réalité personnelle et en co-création collective.

Il s’agit donc de passer du triangle dramatique au triangle des étoiles.
Passer de :

Victime à Responsable, être lucide que c’est nous-même qui créons notre réalité psychologique par les pensées et émotions qui nous habitent. Nous sommes à 100% responsable de notre réalité, un évènement extérieur quelqu’il soit sera toujours tel qu’il est, c’est chacun qui créera sa propre perception de l’évènement, lui donnera le poids du pouvoir sur nos vies. Ce ne sera jamais la personne ou l’évènement le responsable de notre malheur ou de notre bonheur mais bien la façon dont nous traitons intérieurement la situation.

Bourreau à Conscient, s’accepter tel que l’on est, ne plus avoir peur de nos propres peurs, les reconnaitre, accepter nos qualités comme nos défauts, et comprendre qu’à tout instant nous faisons toujours de notre mieux en fonction de qui on est avec notre propre parcours de vie. Comprendre que ce sont nos propres croyances, jugements et culpabilités qui sont responsables que nous cherchons à « blâmer » les autres, par effet miroir, l’autre nous renvoie une image à juger car nous nous jugeons nous-même intérieurement et donnons du poids à ces jugements sur nous.

Sauveur à Bienveillant : ne plus chercher à « sauver » les autres pour se valoriser. Etre bienveillant envers soi-même, en arrêtant de se juger, permet d’entrer dans la bienveillance envers l’autre, de comprendre que lui aussi fait de son mieux, être bienveillant envers l’autre c’est avant tout de reconnaitre ses souffrances émotionnelles sans chercher à les guérir « à sa place », en lui disant comment faire etc. Juste être là, développer la compassion face aux souffrances qu’il vit et être là pour être une présence aimante face à ce qu’elle/il traverse.

Pour pouvoir parvenir à ces positions, il est indispensable de « guérir nos blessures émotionnelles de l’enfance », ce sont ces blessures émotionnelles non résolues qui nous font jouer des triangles dramatiques.

Deux (trois) livres sont à conseiller pour aider à conscientiser ces blessures qui font que nous entrions dans ce triangle dramatique.

Les 4 accords toltèques (et le cinquième) de Don Miguel Ruiz qui permet d’établir les bases d’une communication authentique et de comprendre les jeux de pouvoirs.

De plus particulièrement l’accord qui dit « Ne rien prendre de manière personnelle » nous indique que tout ce que nous dit l’autre n’est qu’une projection de sa propre réalité. Ainsi si l’autre nous juge, c’est parce qu’il se juge lui-même. Si nous réagissons à ce qu’il nous dit c’est parce qu’on a pris ses paroles de manière personnelle et nous entrons en culpabilité, nos blessures d’enfance non résolues ont refait surface.

Ces blessures d’enfance non résolues sont très bien décrites dans le livre de Lise Bourbeau « les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même » : Rejet, Abandon, Humiliation, Injustice et Trahison.

Chacune nous fait porter un « masque » et avoir des comportements qui reflètent nos peurs de ne pas être aimé tel que nous sommmes et nous faire entrer dans des triangles dramatiques.

Ce livre est une grande source de compréhension pour prendre conscience de nos attitudes et comportements qui nous nuisent.

Pas-à-pas, car ce n’est pas une course, entrer dans le monde de l’autonomie affective permet d’établir une relation saine et authentique avec les autres, ce sera le mode de fonctionnement du monde de demain.

(Fred Le Borain Quantique)