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Les deux intellectuels Français en vogue, Frederic Lordon et Bernard Friot, se sont mis ensemble pour élaborer une nouvelle proposition: le communisme.

Il me semble intéressant de partager une des visions possibles de l’avenir les plus abouties du moment, et très en phase avec les exigences croissantes des citoyens en terme de participation, de justice sociale et des impératifs écologiques. Je m’essaie ici a un résume, mais l’interview d’une heure est très riche aussi, et puis il y a bien sur le livre.

Pour Lordon, le communisme, c’est libérer les humains et (surtout) la planète des souffrances infligées par le capitalisme.

Dans leur bouche, ils parlent du communisme tel que défini par Marx, une démocratie intégrale y compris (voire surtout) dans l’entreprise. C’est en fait de l’anarchisme, puisque leurs références sont les Chiapas, le Rojava, et l’anarchisme catalan durant la guerre civile.

Les expériences dites « communistes » du passé ne sont pour eux pas assez démocrates pour mériter ce qualificatif. Il faut abandonner l’ancien paradigme « prise de contrôle de l’Etat – transition socialiste – communisme », car entre les deux premières étapes une dictature est nécessaire pour contrer la réaction capitaliste. Cette étape autoritaire s’est révélée fatale pour la dimension citoyenne des expériences communistes.

Le pouvoir n’est pas du tout centralise, il est dilue, chaque niveau de pouvoir a ses attributions (local, entreprise, national, …), et les décisions sont toujours le résultat d’une démocratie collective.

Et la propriété privée dans tout ca? La propriété d’usage bien sur, c’est a dire ce qu’on utilise vraiment, reste sacralisée. Sera proscrite par contre la propriété des moyens de production, ou de ce qui rapporte un revenu. Par exemple, si on hérite d’un logement et qu’on habite dedans, pas de souci, par contre si on le loue ou le revend, ce revenu sera reverse a la collectivité.

Ils plaident pour un communisme de l’initiative privée. Il ne faut pas brider les nouvelles idées, sous réserve de délibération collective. Il ne faut pas non plus uniformiser la consommation.

Quel système politique ? Pas d’élections avec des partis, mais les différents niveaux de pouvoir élisent des délègues. Le niveau politique reste nécessaire, pour trancher les conflits entre travailleurs, et surtout entre travailleurs et citoyens (est il raisonnable que les soldats seuls décident comment organiser l’armée?).

Dans l’entreprise, les travailleurs doivent prendre le pouvoir. Les salaires iraient de 1700 (minimum conçu comme droit politique) a 5000 net, décides par des commissions, et liées a la qualification du travailleur et non a sa production de valeur (c’est la thèse principale de Bernard Friot, sur laquelle il travaille depuis des décennies). Cela permet par exemple de rétribuer des activités non marchandes, d’assurer une stabilité financière au travailleur, de s’affranchir du dictat du marche (parfois très volatil) ou des actionnaires. A noter que nos systèmes socialement avances ont déjà dans ce domaine une part de « communisme déjà existant ».

Comment y arriver? Ca nécessitera un processus de maturation de la population, dont il y a déjà des prémisses (gilets jaunes, …), mais il y aura fatalement un moment de bascule ou on changera les règles du jeu  (typiquement la Constitution nationale), ce sera la révolution, et la réaction peut être violente …

(Marcos Medina Lockhart)

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