
Les Gilets Jaunes namurois sont retournés sur les terres de leurs premiers blocages, à Wierde, ce vendredi soir.
Avec des revendications.
Voir des gilets jaunes en action ce week-end n’est pas une surprise.
Avec le lancement ce samedi de l’opération de grand nettoyage public Be Wapp, tout le monde s’attend à voir des bénévoles en gilets jaunes arpenter les bords de voiries à la collecte de cannettes et autres déchets honteux.
Et pourtant, le retour des Gilets Jaunes (avec majuscules cette fois) est néanmoins une surprise. Après quelques mois sans activité connue suite au Covid, l’antenne namuroise de ce mouvement de contestation a décidé de revenir à la charge avec des revendications toujours plus… vertes.
Le prix du carburant et de l’énergie est toujours le moteur de la colère, d’autant plus après ces deux dernières années durant lesquelles il n’a cessé de grimper.
«Mais les Gilets Jaunes ne revendiquent pas seulement une baisse du prix des carburants et de l’électricité. La crise climatique et la pénurie croissante de ressources rendent nécessaire une transition écologique et sociétale qui permettrait à toutes et tous de se passer de combustions fossiles.»
À Namur, les collectifs sont un petit monde avec des activistes qui font partie de plusieurs réseaux différents de contestations. Les costumes changent, mais les idées convergent.
D’où une certaine union entre des groupes d’action comme les Gilets Jaunes et Extinction Rebellion, qui n’avaient pourtant pas le même discours lors de leur création.
Sur cette manifestation, les deux collectifs namurois étaient présents.
Le blocage du dépôt de carburant de Wierde est principalement symbolique.
Les activistes n’entendent pas relancer une action sur plusieurs dizaines de jours comme à la genèse du mouvement, en novembre 2018.
«Nous ne voulons pas être présentés comme des emmerdeurs qui entravent le bon déroulement de la société.
Tout ce qu’on réclame, c’est de faire dignement partie d’une société qui respecte les plus précarisés et les générations futures.» expliquent-ils dans un communiqué.
Par cette action, les Gilets Jaunes namurois veulent signaler qu’ils sont toujours là et toujours démunis face à une évolution de société dans laquelle ils se sentent exclus.
«La transition écologique est nécessaire, mais la place des plus précarisés est oubliée, nous dit l’un d’entre eux, entre deux élections, on nous infantilise plutôt que de nous inclure.
»Au centre des préoccupations, la mobilité et l’absence de solutions publiques.
«Dans ma situation, je dois faire deux heures de transport en commun pour aller travailler à 20 minutes en voiture de chez moi» raconte une Gilet Jaune. Les Gilets Jaunes répètent leur volonté de voir une offre de transports en commun renforcée et gratuite pour tous.
«Mais on ne sait plus comment le dire, comment manifester.
Quand on veut le dire dans la rue, on nous inflige des amendes administratives à cause des mesures sanitaires ou parce que la manifestation n’est pas autorisée.
On nous fait passer pour des inciviques alors que se mobiliser est un acte citoyen.»
Ce vendredi, c’était aussi et surtout un moment de retrouvailles entre cette trentaine d’activistes, sur les lieux du début de leur mouvement.

[Communiqué de presse]
Dans la nuit de vendredi à samedi les Gilets Jaunes ont organisé un blocage symbolique au dépôt pétrolier de Wierde près de Namur. Ils sont soutenus dans leur action par d’autres collectifs, tels qu’Extinction Rebellion Namur.
Comme aux premiers jours de la mobilisation, c’est la flambée du prix de l’énergie qui fut le déclencheur de l’action: 133 euros d’augmentation par an pour un ménage moyen par rapport à 2019 selon la CREG.
Mais les Gilets jaunes ne revendiquent pas seulement une baisse du prix des carburants et de l’électricité.
Selon eux, la crise climatique et la pénurie croissante de ressources rend nécessaire une transition écologique et sociétale qui permettrait à toutes et tous de se passer des combustibles fossiles.
« On en a marre d’être présentés comme des emmerdeurs qui entravent le bon déroulement de la société. Tout ce qu’on réclame c’est de faire dignement partie d’une société qui respecte les plus précarisés et les générations futures. On ne demande que ça, de ne pas prendre la voiture pour aller travailler, mais encore faudrait-il pouvoir habiter près d’un lieu de travail ou dans un endroit bien desservi par les transports en communs, ce qui devient financièrement impossible pour nous « , explique une des militantes.
Ils demandent des avancées concrètes, majeures, rapides et socialement justes de la part des pouvoirs publics : développement massif des transports publics et gratuité de ceux-ci, fin du régime des voitures de société, valorisation d’emplois locaux et porteurs de sens.
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