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Eh bien voilà, les complotistes avaient encore raison … Ça ne me fait pas plaisir, je ne fais pas partie de ceux qui annoncent l’apocalypse en 2023, j’essaie juste de comprendre rationnellement ce qui se passe, mais la raison ne marche pas forcément avec nos dirigeants …


Le motif sanitaire de ce Covid Safe Ticket (CST) ne tient pas la route très longtemps … Encore une fois, la manière pose question: on vient toujours avec une seule solution miracle qui va tout résoudre, à laquelle tout le monde doit se plier sous peine d’être taxé de complotiste ascendant platiste, et avec comme principal résultat de crisper les relations sociales, mais avec au final aucun effet prouvé sur l’épidémie. D’abord le confinement, puis les masques, le tracing, les tests et maintenant les vaccins. S’ils se préoccupaient vraiment de notre santé, ils réinvestiraient dans le secteur. Or, au contraire, ils ne remettent pas en cause leurs dogmes austéritaires, au point que notre personnel soignant est fortement diminué, tant quantitativement (beaucoup de départs, burn outs, congés maladie, etc …) que qualitativement (fatigue nerveuse et physique) … Plus grave, on ne remet pas en question les options choisies, préférant martyriser la population plutôt que de fermer les frontières, privilégiant les approches unilatérales et l’hôpital plutôt que de faire confiance à la première ligne et miser sur la proximité. Pour en revenir au vaccin, on sait maintenant que ses effets ne sont pas très durables, qu’ils sont moindres contre le variant Delta, et on n’arrive pas à prouver les effets sur la transmission, donc il n’est pas très étonnant que le virus continue à circuler … mais au lieu de revoir la politique, on s’obstine sur la voie vaccinale, infligeant à toute la population des journées de maladie. Une jeune étudiante de mes proches, par exemple, qui a finalement cédé aux injonctions combinées des autorités françaises et belges, a dû rester plus d’une semaine au lit, avec des effets neurologiques que j’espère temporaires ! Je ne prétends pas que le vaccin ne sert à rien, je dis qu’il est stupide de ne miser que sur cette option et d’obliger tout le monde à y passer, au prix de situations des plus tendues ou des plus rocambolesques dans l’application des mesures, comme si l’avenir de la nation en dépendait. Alors qu’on sait pertinemment que le coronavirus continuera à circuler même si toute la population belge se fait vacciner. Ne fût-ce que parce qu’il continuera à circuler ailleurs en Europe et dans le monde. Rappelons aussi que l’OMS a rendu un rapport négatif en avril dernier sur l’instauration d’un passeport vaccinal pour le covid.

Il faut donc croire que l’instauration du pass sanitaire est un but en soi. Ce n’est peut-être pas l’objectif de tous ceux qui prennent la décision, beaucoup sont persuadés qu’il est utile pour améliorer la situation sanitaire, mais quelque part tout nous y mène inexorablement depuis un an et demi. Et rappelons, et cela est un fait, qu’un passeport vaccinal unifié était en projet depuis 3 ans au niveau de l’Union Européenne.

En quoi ce pass sanitaire serait-il si décisif ? Bien plus que le lobby pharmaceutique, on peut y déceler l’influence du lobby numérique, DigitalEurope. Leur slogan: « The voice of the EU #digital #technology industry », tout un programme !

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre les intérêts en jeu, il suffit de voir le top 10 des valeurs boursières des multinationales: alors qu’il y a 20 ans c’étaient les valeurs pétrolières qui dominaient (avec l’automobile), ce sont maintenant les GAFAM (et leurs cousines asiatiques) qui tiennent le haut du pavé. Le nouvel or noir, ce sont les big data ! Puisqu’on a toutes les peines du monde à redéployer notre industrie, et que notre démographie est en berne, les espoirs de croissance sont portés sur la transition numérique. C’est d’ailleurs la priorité affichée de l’UE en termes d’investissements, par exemple dans le fameux plan de relance covid « UE next generation ». Il ne faut pas voir ailleurs l’empressement pour déployer la 5G, qui multiplie les opportunités de nouveaux business. Le must c’est de tout digitaliser, et là c’est vrai qu’il y a du boulot. Ça rapporte certes, mais est-ce vraiment utile ? Comme avantage immédiat, on mentionne toujours les opérations chirurgicales à distance ou les smart cities … Mais force est de constater que si on prend une nouvelle technologie comme le crowdsourcing (géolocalisation des foules), le principal client de nos opérateurs belges est … la police! Donc en fait, nos Etats néolibéraux font là d’une pierre deux coups: ils donnent l’impulsion pour mettre l’économie du digital sur les bons rails, et ils en sont les premiers consommateurs. Quel usage en font-ils ?

D’aucuns pourraient y voir la fascination du modèle chinois, le cliché par excellence de la société de contrôle. Mais 1984 n’a pas été écrit que pour Staline. La tentation technocratique et la société du contrôle est inscrite dans les gênes du néolibéralisme. D’abord de par la foi absolue dans le progrès technologique. Ca transparaît aussi dans sa proposition de confier la gestion des services publics à des « experts indépendants ». Et enfin par sa manie de dénigrer l’Etat (y compris, voir surtout, en tant qu’émanation démocratique de la population) et de valoriser les expériences managériales du privé. On veut nous faire croire que tout est entreprise, ou devrait être géré comme tel. Ainsi, la « ticketisation » du travail au bureau ou en usine, qui fournit une unité de mesure du travail accompli et permet l’automatisation du contrôle, s’invite dans la gestion publique. N’y a-t-il d’ailleurs rien de plus pratique que des graphiques qui s’alimentent en temps réel à la source, pour nourrir les analyses et réflexions de bureaux de consultance comme McKinsey ou Deloitte? Ces derniers se trouvent être les véritables conseillers de nos dirigeants, bien plus que leur administration ou leurs parlementaires, et la rentabilité de ces sociétés privées est assurée par la systématisation de procédures d’analyse, qui sont évidemment facilitées par la standardisation des outils (notamment numériques) partout dans le monde. Avec l’idéologie néolibérale, la gestion managériale, les acteurs privés importants comme les GAFAM ou les sociétés de consultance, un Etat néolibéral qui a de plus en plus de mal à justifier son idéologie et à faire croître le PIB … la société de contrôle n’a donc pas besoin d’inspiration asiatique, on a déjà tout inventé !


Bref, ne nous laissons pas gruger par la propagande. La crise sanitaire est mise à profit par nos dirigeants pour accélérer des évolutions déjà présentes, comme les dérives autoritaires, l’accroissement des inégalités ou la transition numérique. Ne cherchons donc pas ailleurs un modèle négatif qui pervertirait notre société. Interrogeons-nous plutôt sur ce qui, dans notre régime occidental, a permis de telles évolutions. L’Etat capitaliste a toujours eu comme objectif d’asservir les travailleurs, et le néolibéralisme que nous subissons depuis un demi siècle est la dernière expression de cette hostilité contre les peuples. Tel est notre ennemi.

(Marcos Medina Lockhart)

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