Vidéo très intéressante qui explique l’asservissement des Etats par la dette, en particulier les Etats africains comme le Congo ou le Mali.
Il y a trois manières de voir la video:
1) oui c’est malheureux, mais ca se passe loin, et puis c’est typique des dictatures pleines de corruption, dommage pour les enfants africains …
2) se demander à chaque explication, à chaque exemple, dans quelle mesure nous sommes en train de vivre les mêmes problèmes. Surtout depuis 2008.
Une des intervenantes, Eva Joly, le suggère explicitement au niveau de la corruption (!!).
3) méditer la dernière phrase: « le peuple se désengage aujourd’hui … mais je ne désespère pas, ca viendra »
A ce sujet, rappelons que l’Equateur a élu un président qui a réalisé un audit de la dette, débouchant sur un défaut partiel … mais pour le coup justifié par des arrêts judiciaires 😉
En fait, il y a pas mal de similitudes. La grosse différence, c’est qu’eux doivent payer les dettes en dollars, ce qu’on appelle des devises, alors que nous on en a déjà, c’est l’euro … et pour s’en procurer ils sont obligés de jouer la carte des exportations au marché international. Nous on le fait aussi, remarquez … mais l’état de notre balance commerciale n’est pas un problème de premier plan.
Sinon citons quelques unes de ces similitudes:
– l’asservissement des gouvernements par la dette
– la sélection du personnel politique (chez nous un « rebelle » recevra moins de dons pour sa campagne et sera dénigré dans la presse, là-bas ils assassinent, comme pour Sankara …)
– la corruption … Eva Joly précise que la lutte contre la corruption ne dépasse pas un certain niveau …
– les crédits en échange de « mesures structurelles », qui sont toujours les mêmes, fortement empreintes d’ideologie néoliberale: assécher l’Etat, en commençant bien sûr par les politiques sociales.
– l’exportation des matières premières
– la dépendance industrielle
– les transports absurdes de matières premières, produits finis et déchets industriels
– les travaux inutiles
– l’orientation de l’agriculture vers l’agroindustrie, au détriment de l’agriculture vivrière, avec des conséquences graves comme:
– l’apauvrissement des terres
– l’utilisation abusive d’engrais et de pesticides
– la pollution
– les problèmes dans l’approvisionnement de l’eau
– la dépendance alimentaire, meme dans le cas d’un pays comme la France qui est exportateur net de produits agricoles
– la confiscation des sols par une minorité
– la destruction de l’environnement et de la biodiversité
Et j’en oublie sûrement …
(Marcos Medina Lockhart)
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